L’effet de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale

La durée et l'intensité de l'isolement social et la peur de l'infection ont des effets néfastes sur la santé mentale. L'efficacité des mesures prises par les gouvernements pour contenir la propagation du virus doit être considérée avec leur impact sur la santé mentale. Au début du projet, on ne savait pas comment la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement prises influençaient la santé mentale. En effet, les nombreuses études pertinentes présentaient des résultats contradictoires.

Nous avons cherché à évaluer la trajectoire des symptômes de santé mentale pendant la pandémie et à examiner les relations dose-réponse avec les caractéristiques de la pandémie et ses mesures de confinement, et à déterminer comment l'âge, le sexe et les comorbidités ont modifié la santé mentale.

Sur un total de 43 études longitudinales (331 628 participants), nous avons constaté que les changements dans les symptômes de détresse psychologique, les troubles du sommeil et le bien-être mental variaient considérablement. En moyenne, les symptômes de dépression et d'anxiété se sont aggravés au cours des deux premiers mois de la pandémie (différence moyenne standardisée à 60 jours : -0,39, intervalle crédible à 95 % de -0,76 à -0,03) ; par la suite, les trajectoires ont été très hétérogènes. Nous avons constaté une association linéaire entre l'aggravation de la dépression et de l'anxiété avec l'augmentation du nombre de cas de SARS-CoV-2 signalés et la rigueur croissante des mesures gouvernementales. Résultats non publiés : Nous examinons actuellement les données de 176 études transversales. La prévalence moyenne des problèmes de santé mentale était plus élevée chez les femmes que chez les hommes, mais ces différences étaient comparables aux différences épidémiologiques observées avant la pandémie. La prévalence des problèmes de santé mentale était également plus élevée chez les adultes que chez les enfants, les adolescents ou les personnes âgées.

La grande hétérogénéité des résultats suggère que les différentes populations ont réagi différemment aux facteurs de stress induits par la pandémie et aux mesures de confinement. Le score moyen des symptômes de dépression et d'anxiété a augmenté au cours des deux premiers mois de la pandémie dans des proportions variables ; il a également augmenté avec la rigueur croissante des mesures de confinement et le nombre cumulé de cas signalés. Toutefois, l'hétérogénéité était importante et certaines études ont fait état d'une amélioration du sommeil, de la détresse psychologique et du bien-être mental pendant la pandémie ou de la dépression et de l'anxiété, en particulier après les trois premiers mois. Il est possible que ces différences entre les résultats des études soient attribuables à des facteurs autres que les différences d'âge, de sexe, d'inégalités sociales ou de richesse des pays.

Les implications de ces résultats pour les pandémies actuelles et futures sont doubles. Premièrement, l'impact faible et incertain des mesures de confinement sur la santé mentale devrait être politiquement pondéré par le niveau de certitude avec lequel les mesures de distance contiennent efficacement la propagation du virus. Deuxièmement, la forte hétérogénéité suggère que certaines populations connaissent une augmentation substantielle des problèmes de santé mentale.

Même si l'impact réel de la pandémie est faible en termes d'augmentation des symptômes, cette faible augmentation concerne un grand nombre de personnes, créant ainsi une urgence de santé publique. Cela incitera une fois de plus les gouvernements et les organisations de santé en Suisse et à l'étranger à mettre en place des structures et des interventions publiques de santé mentale pour ceux qui en ont besoin.

Étude méta-écologique actualisée en continu consacrée aux effets de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale, l’abus d’alcool et d’autres substances engendrant la dépendance ainsi que sur la violence dans la population générale.

• Mental Health COVID